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    L'intercompréhension dans le monde arabe : description d'une expérience didactique exploratoire à l'Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi
    Présentation du cadre géolinguistique, institutionnel et pédagogique Le cadre de notre étude se situe aux Émirats Arabes Unis (EAU), à l'Université Paris-Sorbonne Abou Dhabi (PSUAD). Les Émirats Arabes Unis se situent au sud-ouest de l'Asie, dans la péninsule arabique entre le Golfe Arabique et le Golfe d'Oman. La langue officielle y est l'arabe mais l'anglais est très largement utilisé. Les documents officiels sont donc souvent bilingues, la société civile étant majoritairement constituée d'immigrés. Le pays présente ainsi un remarquable champ d'étude multilinguistique. Grace à l'ouverture de l'Université PSUAD en 2006, l'enseignement en français et la culture française ont été introduits dans le pays. L'université est ouverte à tous les étudiants, ce qui représente environ soixante-quinze nationalités. Les cours qui sont assurés en français conduisent à l'obtention d'une Licence, et en anglais pour le Master. Les étudiants doivent faire un choix parmi des cours optionnels. Pour introduire dans l'enseignement une dimension linguistique, nous avons mis en place une option Parcours linguistique destinée aux étudiants de la troisième année de licence (L3), pour ceux qui ne sont pas spécialistes en la matière. Dans cette option, le premier semestre est consacré au plurilinguisme et le second traite de l'IC. L'IC est une forme de communication plurilingue qui est inhérente quand il s'agit d'une même famille de langue (« inherent intelligibility » : Lewis, 2009) et acquise quand ce sont plusieurs familles qui sont concernées (Degache, 2009 : 98). L'IC dans le monde arabe et sa contextualisation aux EAU Le monde arabe est constitué par un vaste ensemble de populations qui se définit par son adhésion à la même religion musulmane et à la même langue sémitique, l'arabe classique ou standard. Celle-ci est une langue intertribale, la langue de la culture, de la pensée et des sciences, celle des élites. Elle est enseignée et accessible à tout le monde arabo-musulman qu'elle unifie sans être la langue maternelle d'aucun. Les langues maternelles sont les dialectes et le phénomène de l'IC ne concerne donc que la dialectologie. Les sociétés arabes sont attachées à leurs patrimoines identitaires qui sont les reflets d'une réalité sociolinguistique et culturelle. Elles sont en même temps, fortement conscientes d'appartenir à une vaste communauté linguistique homogène, au-delà de leurs diversités dialectales. L'intérêt du contexte de l'université mais aussi sa complexité, est la richesse interculturelle et interlinguistique des étudiants. Cette diversité oblige à travailler le phénomène de l'IC simultanément au sein de familles de langues très différentes : en langues romanes et entre dialectes arabes. Dans notre expérience, il s'agit, (a) de sept apprenants arabophones pratiquant les dialectes arabes et connaissant le français langue étrangère, (b) de cinq apprenants francophones, non arabophones, pratiquant les langues romanes. Certains de ces étudiants avaient déjà des notions d'espagnol ou d'italien. Première phase de la formation : l'IC entre dialectes arabes (durée : 12h) À notre connaissance, l'IC entre les dialectes arabes est un domaine jusqu'à présent inexploré. Nous avons donc dû créer et expérimenter des outils pédagogiques qui sont inexistants. De même, dans ce défrichement, nous n'avons pu utiliser des supports ni techniques, ni technologiques, trop longs à élaborer.
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    Langue et culture : l'indispensable association dans l'enseignement du FLE à des arabophones
    1 Une problématique autour du plurilinguisme et de la pluriculturalité Nous enseignons respectivement le français et l'italien en tant que langues étrangères depuis des années. Cet enseignement, nous l'avons pratiqué dans différentes conditions et avec des apprenants de populations, de niveaux ou d'origines très diverses. S'il y a un premier constat que nous avons pu tirer de cette expérience, c'est qu'au-delà d'une pédagogie que l'on pourrait qualifier de « classique », il est incontournable de tenir compte de la situation linguistique et culturelle de l'apprenant. Langue et culture sont intimement liées et l'acquisition de l'une ne peut se faire sans la compréhension de l'autre. Le deuxième constat auquel nous avons été amenés est que, quelques soient les conditions d'enseignement, on retrouve toujours le même détecteur commun des failles et des progrès de l'apprenant : ce sont les erreurs. Comment les identifier et les qualifier constitue notre approche. La problématique comporte deux axes de recherches principaux : Axe 1 : Acquisition et apprentissage : L'autocontrôle et la métacognition, figurent-elles parmi les facteurs et les aspects qui accompagnent l'apprentissage de L2 ? Les apprenants font-ils une réflexion métalinguistique approfondie pour le choix lexical ? La proximité interlinguistique est-elle un enjeu crucial parmi les procédés psycholinguistiques réalisés dans l'apprentissage lexical de L2 ? Axe 2 : Culture/lexiculture, nativisation/dénativisation: Les apprenants sont-ils influencés par leur culture maternelle ? Comment s'exerce-t-elle ? L'interlangue est une phase nécessaire entre nativisation et dénativisation ? La lexiculture est-elle une solution efficace dans l'apprentissage de L2?
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