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Matière et mouvement. Essai de cosmologie phénoménologique
Date Issued
2017
Abstract
Ce livre propose de contribuer au développement d’une cosmologie phénoménologique, dans la voie ouverte par des penseurs comme Fink, Patočka ou actuellement Renaud Barbaras. Au regard de cette approche, les choses (les phénomènes) ne sont pas des agrégats de matière réductibles en dernière instance à leurs constituants élémentaires. En cela il faut combattre le naturalisme sous sa forme actuelle, servant de paradigme pour les sciences depuis le début de la modernité. Mais les phénomènes ne sont pas assimilables non plus à leur sens constitué dans la conscience (selon une perspective subjectiviste à l’œuvre dans l’école phénoménologique, déjà chez Husserl). La conscience comme toute chose est située dans le monde, et c’est bien celui-ci dès lors qui constitue le sens d’apparaître de tout étant (sujets et objets). Apparaître signifie entrer en présence, accéder à l’individuation selon un mouvement qui a pour fond producteur le monde lui-même, mouvement dont on soutient dans ce travail qu’il est une structure universelle et nécessaire de l’apparaître, ou ce que Husserl aurait nommé un a priori matériel. Reste alors à comprendre comment la conscience peut accéder à des structures absolues du monde, si elle est elle-même limitée par la constitution finie des facultés anthropologiques qui médiatisent son ouverture. La cosmologie phénoménologique d’inspiration réaliste doit-elle réinvestir l’opposition classique entre qualités premières et qualités sensibles et, au-delà, entre choses en soi et phénomènes ? Il faut surtout montrer comment la conscience, en dépit de sa finitude, a bien accès à l’absolu pour autant que l’absolu se montre, et envisager ainsi la phénoménologie comme voie méthodologique vers une forme renouvelée de métaphysique.