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Le théâtre et la pitié selon Descartes
Journal
Revista de Filosofia do IFCH da Universidade Estadual de Campinas
Date Issued
2017
Abstract
Cet article étudie la manière dont s' élabore la doctrine cartésienne du plaisir qu' éprouve le spectateur à ressentir des passions tristes au théâtre, de la correspondance avec Elisabeth aux Passions de l'âme. Il met en évidence le rôle que joue l' exemple de la tragédie dans la réflexion cartésienne sur la nature et la valeur de la pitié. Il montre en cela comment Descartes prend position à l' égard des questions ouvertes par Aristote et par Augustin concernant, d'une part, la catharsis de la pitié qu' opèrent les spectacles tragiques ; d'autre part, la valeur morale de la pitié. Resumo: Este artigo estuda a maneira pela qual se elabora a doutrina cartesiana do prazer do espectador em sentir paixões tristes no teatro, da correspondência com Elisabete às Paixões da alma. Destaca o papel que o exemplo da tragédia desempenha no pensamento cartesiano sobre a natureza e o valor da piedade. Nisto, ele mostra como Descartes se posiciona em relação às questões abertas por Aristóteles e Agostinho a respeito, por um lado, da catarse da piedade que os espetáculos trágicos produzem; por outro lado, o valor moral da piedade. Le thème du plaisir qu' éprouve le spectateur à être ému de passions au théâtre apparaît sous la plume de Descartes dans la correspondance avec Elisabeth. Il est présent dès la lettre du 18 mai 1645 ; on le retrouve dans la missive suivante (qu' on date de mai ou juin 1645), puis dans celles du 6 octobre 1645 et du 3 novembre 1645. Il n' en sera plus ensuite question qu'une seule fois dans la lettre de janvier 1646. Mais la réflexion menée sur ce thème dans la correspondance avec Elisabeth se prolonge dans l' oeuvre publiée. On en dénombre, en effet, trois occurrences dans les Passions de l'âme, aux articles 94, 147 et 187. Comme on le sait, Descartes a transmis une première version de ce traité à Elisabeth dès mai 1646, sans qu'il soit cependant possible de savoir si ce "premier crayon" (AT IV, 407) évoquait déjà ce thème, puisque nous ne disposons que de la version définitive, publiée en 1649. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un thème de réflexion qui est présent dans la pensée cartésienne d'une manière continue de 1645 à 1649. Or, l'analyse qu' en donne Descartes dans sa correspondance avec Elisabeth témoigne d'une certaine plasticité, tout particulièrement entre la lettre à Elisabeth du 18 mai et celle du 6 octobre 1 Professora Dr. em Filosofia da Université de Paris-Sorbonne.
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